Comment j'ai survécu au Burn-out et au Bore-out

La vie professionnelle n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Parfois, elle est semée d'embûches, et on peut avoir du mal à sortir la tête de l'eau. Que ce soit par une activité excessive, un manque d'activité, des problèmes relationnels avec ses collègues ou sa hiérarchie... il est facile de perdre pied.

Je me suis toujours dit que je voulais exercer un métier qui m'enthousiasme. En effet, j'estime que ces 8 heures par jour - c'est-à-dire un tiers de notre temps - doivent être constructives, positives et énergisantes. C'est pourquoi je me suis dirigée vers un métier qui conjugue mes différentes passions, que sont la créativité en règle générale, le côté humain et la stratégie. Mon travail est pour moi une façon de m'accomplir dans la vie et de me sentir épanouie. C'est aussi un moyen d'être indépendante financièrement et de pouvoir réaliser mes rêves, comme partir en voyage, par exemple.

Pourtant, les aléas de la vie font que, même si on exerce un job qui s'avère être passionnant, d'autres facteurs entre en compte. C'est comme cela qu'il y a deux ans, j'ai rencontré un burn-out - c'est-à-dire un épuisement face à une charge de travail excessive - puis il y a quelques mois un bore-out - c'est-à-dire un manque d'activité et un ennui. 

J'ai décidé aujourd'hui de vous en parler à cœur ouvert, afin de vous sensibiliser au fait de prendre soin de vous. Le burn-out et le bore-out sont deux phénomènes qui reflètent de profonds problèmes de société, qu'il est important de mettre en lumière, afin de décortiquer notre rapport au travail.


N'exerçant pas le métier de blogueuse à plein temps - peut-être un jour - il s'agit bien de deux emplois différents que j'ai exercé dans mon domaine d'activité. Je suis très reconnaissante d'avoir trouvé des emplois rapidement, de ne pas avoir connu encore le chômage, et d'avoir un salaire qui tombe à la fin du mois. Il y a des métiers beaucoup plus pénibles que le mien, des situations beaucoup plus compliquées, et j'en ai pleinement conscience. Je parle ici de mon cas personnel, qui peut également concerner d'autres personnes.

En témoignant, j'espère également rassurer les personnes qui vivent une situation similaire ou qui sont au bord de le vivre. Il ne faut ni culpabiliser ni avoir honte, cela peut arriver à n'importe qui, et nous sommes malheureusement plus nombreux qu'on le pense. Et si vous connaissez ce mal-être, je souhaite juste vous faire comprendre qu'on peut s'en sortir sans (trop de) séquelles. L'important est surtout d'identifier le problème et d'en parler.

Que ce soit pour le burn-out ou le bore-out, ma démarche a été relativement similaire : j'ai pris conscience de mes symptômes, j'ai identifié d'où venait le problème, et enfin j'ai cherché et appliqué des solutions concrètes. Plus facile à dire qu'à faire, mais voici quelques pistes pour vous aider à faire votre chemin.

1) Prendre conscience des symptômes

Les symptômes du burn-out et du bore-out ont été assez similaires pour moi.

En burn-out : 

  • J'étais anxieuse et stressée de la montagne de tâches à accomplir,
  • J'avais l'impression d'échouer mes missions, 
  • J'étais devenue irritable dans ma vie personnelle - au grand dam de mes proches que je remercie pour leur soutien
  • J'avais perdu confiance en moi, je ne me sentais pas assez compétente,
  • J'étais lasse d'être confrontée aux mêmes problématiques,
  • J'avais des difficultés à bien dormir, ayant toujours dans la tête mes préoccupations professionnelles - je m'envoyais même des emails pendant la nuit quand je pensais à un élément que j'avais oublié afin de m'en souvenir le lendemain matin

En bore-out : 

  • J'avais l'impression de stagner dans mon emploi et ma carrière,
  • J'étais désinvestie de mes missions - qui étaient devenues surtout ponctuelles et donc moins interessantes pour moi,
  • Je ne me sentais plus stimulée intellectuellement,
  • Je ne prenais plus de plaisir à réaliser mon travail, 
  • Je me laissais facilement distraire - notamment par du personnel,
  • J'avais perdu confiance en mes compétences. 

A chaque fois, j'ai attendu que la situation s'améliore par elle-même. Probablement par fierté, pour me dire que je pouvais surmonter ces états d'âme seule. Cela n'a fait qu'empirer ces émotions négatives et ces sensations de malaise. En somme : ne suivez pas mon exemple !

Il est important d'en parler autour de vous, à vos proches, mais aussi dans votre environnement professionnel : vos collègues, votre service RH, ou votre manager, si vous avez confiance en ces personnes. Ils pourront vous donner une autre perspective de la situation, vous aider à comprendre le problème et vous proposer des solutions.


2) Identifier l'origine du problème

Il y a deux ans, le burn-out est arrivé de façon logique. Cela faisait cinq ans que j'étais à la tête de mon service, que je gérais les aspects stratégiques, opérationnels et administratifs, ainsi que mon équipe. J'avais des objectifs ambitieux et des managers hiérarchiques et transversaux qui mettaient plein de défis sur ma route.

Lorsqu'un nouveau manager est arrivé, j'ai tout de suite senti qu'il ne me voyait pas d'un bon œil - pour une raison que j'ignore même maintenant, et une mésentente s'est créée entre nous. Le fait est qu'il m'a mis des bâtons dans les roues pour réaliser mes missions, a positionné une manager au-dessus de moi - en me faisant croire au préalable qu'elle allait être mon binôme, a exercé une forte pression psychologique sur moi, puis m'a demandé de licencier les personnes de mon équipe - que j'avais passé cinq ans à construire, avec des personnes pleines de talent, de dynamisme et de bonne volonté (qui se reconnaitront en me lisant). Je ne rentrerai pas dans les détails car ce n'est pas le propos, mais certaines personnes sont manipulatrices et il est important de s'en rendre compte, tout en ne nous laissant pas dominer. Le rôle d'un manager est de superviser, d'élever et d'accompagner - pas de dénigrer, de rabaisser ou de freiner.

J'ai ainsi été surmenée puis totalement démotivée par ma hiérarchie, ce qui me donnait une impression d'échec et m'a fait me remettre en question.

Il y a quelques mois, mon bore-out a fait suite à une annonce de licenciement économique. Mon poste était supprimé, et mon entreprise ne pouvait pas me proposer une alternative. J'attendais donc la fin... sans qu'elle n'arrive finalement. Je n'ai reçu aucune lettre, je n'ai eu aucun entretien, mon manager me disait n'avoir aucune visibilité. C'est l'inconvénient de travailler pour un grand groupe.

Durant plus de 6 mois, j'ai été dans l'incertitude de la poursuite de mon poste, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Qu'allais-je devenir ? J'ai décidé de ne plus m'engager sur des projets à moyen ou long terme - par principe, en sachant que je ne pourrais pas les mener à bien. Ce qui m'a fait me concentrer sur des tâches ponctuelles, parfois hors de mon scope, pour donner un coup de main à mes collègues. Je ne me sentais pas épanouie, je n'avais pas vraiment l'impression d'être utile, en tout cas je ne me sentais pas à ma place. Oui, mon salaire tombait tous les mois, mais je n'étais pas stimulée et je m'ennuyais. Mon moral était en dents de scie : tantôt j'étais démoralisée à l'idée d'aller au travail, tantôt je me relançais dans un nouveau projet pour stimuler ma créativité et exploiter mes compétences.

J'ai ainsi été démotivée par cette annonce, puis par le manque d'activité, qui m'a fait m'ennuyer et m'a fait perdre confiance en mes capacités.

3) Trouver une solution concrète

Dans les deux situations, dès que j'ai pris conscience des symptômes et identifier l'origine de mes problèmes, j'ai décidé de reprendre les choses en main.

Lors de mon burn-out, j'ai suivi les conseils de mes proches en allant voir le médecin, qui m'a mis en arrêt maladie. Cette période de pause m'a permis de me distancer du travail, et de l'importance que je donnais à mes performances, de me déculpabiliser de ne pas être présente au bureau, et de faire le point avec ce que je voulais vraiment. Je me suis dit qu'il fallait que je saute le pas de changer d'entreprise, et c'est au même moment que des recruteurs m'ont contactée, que j'ai réalisé des entretiens, et ai finalement été prise dans mon emploi qui a suivi. Le destin fait bien les choses. :)

Lors de mon bore-out, j'ai décidé de ne plus rester dans cette situation de flou. J'ai refait mon CV,  mis à jour mon profil LinkedIn, cherché des annonces d'emploi, envoyé des candidatures, répondu à des chasseurs de têtes, et passé des entretiens. Beaucoup. Pour m'entraîner. Être face à de nouvelles personnes, de nouvelles perspectives de carrières, de nouvelles missions, m'a fait du bien. J'ai réalisé que mon profil et mon parcours intéressaient les recruteurs et que j'avais le confort d'avoir le choix - tout en étant déjà en poste. J'ai repris confiance en moi. Et j'ai trouvé un autre poste qui me convenait davantage.


Tous ces mots simplement pour vous dire qu'il y a toujours une issue à nos différents problèmes. Ne laissez pas vos conditions de travail vous submerger. Pensez à vous en premier et à votre santé. Et dans tous les cas : ce n'est qu'un travail, vous en trouverez un autre en croyant en vous.

Et vous, avez-vous déjà été dans une situation similaire ? 

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