Je n'ai pas beaucoup parlé de livres par ici. En ce moment, je suis en train de lire Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti. C'est l'histoire d'une veuve qui, visitant régulièrement la tombe de son défunt mari, rencontre un autre homme. C'est une atmosphère froide et légère, des personnages décalés que tout oppose. C'est une histoire de préjugés. C'est une relation touchante. Les deux principaux protagonistes prennent la parole un chapitre sur deux. J'adore son style d'écriture, sa manière de s'exprimer et son humour. Quelques passages m'ont fait sourire, et je tenais à les partager avec vous :
" Maman n'arrêtait pas de me tarabuster les dernières années pour que je "sorte" me trouver une fille. Comme si elles étaient là dehors quelque part, un troupeau de filles dociles, et qu'on n'avait que l'embarras du choix. " (Benny p. 14)
" Mon béguin pour lui avait disparu avant même qu'on se marie. Il s'était évaporé comme disparaît un bronzage - qui se rend compte de ces choses-là ? Mais, contrairement au bronzage, il n'est jamais revenu. [...] On ne peut pas rester amoureux éternellement, pas vrai ? La flamme est remplacée petit à petit par l'Amour, non ? Par quelque chose de durable sur lequel on peut miser ? Un Amour qui est une amitié chaleureuse, plus le sexe ? " (Désirée p. 40)
" Comme quand on reste à l'ombre des platanes le dernier jour des vacances devant un verre de Retsina frais. On rêve d'arracher ses racines, de simplement venir habiter là et de vivre au jour le jour. Prendre un boulot, n'importe lequel, trouver une maison blanche avec une terrasse au soleil pleine de pots d'herbes aromatiques. Et pourtant, on sait pertinemment que cinq heures plus tard on débarquera à l'aéroport d'Arlanda sous la bruine, que le lendemain on sera de nouveau en train de stresser sur sa chaise de bureau réglable, et que la seule chose qui restera sera le bronzage. Qui s'écoulera par la bonde avec l'eau du bain au bout de trois semaines. " (Désirée p. 95)
" Les hommes existent, ou n'existent pas, c'est surtout une question de savoir combien de côtelettes il convient d'acheter pour le dîner. Leur présence n'a pas d'autre signification, voilà le message que j'ai reçu de mon enfance. " (Désirée p. 114)
" Elle ne m'avait jamais touché comme ça auparavant - et il n'était pas question de zones érogènes. En tout cas pendant un long moment. Je crois que j'étais au bord des larmes. Et je sais qu'elle pleurait. Ses larmes tombaient sur ma main mais j'ai essayé de dire quelque chose, elle a posé un doigt sur ma bouche.
- Chut, j'essaie ma vie ! a-t-elle dit. Je ne sais pas ce qu'elle voulait dire, mais à ce moment-là, ça paraissait évident, comme ça arrive parfois dans les rêves. " (Benny p. 136)
Je mettrai à jour cet article pour plus de passages intéressants au fil de ma lecture. Si cela vous intéresse, Katarina a écrit une suite à cet ouvrage, intitulé Le caveau de famille.
Photo : couverture du livre Le mec de la tombe d'à côté.
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